T-Zen2, vraiment Zen? Notre point de vue (octobre 2013)

Europe écologie-Les Verts soutient le principe du déploiement de services de transports en commun performants, utiles, efficaces et susceptible de réduire l’impact de l’activité humaine sur son environnement tout en répondant aux impératifs de déplacement des citoyens. Si l’annonce d’une ligne de bus en site propre reliant plusieurs grandes agglomérations (Melun-Val-de-Seine, Sénart et par-delà, Corbeil et Evry) a pu nous réjouir a priori, l’examen du dossier TZen montre qu’en bien des points il est perfectible, parce que pour partie (déjà) inadapté.

Deux remarques suffiront à le démontrer. D’abord les hypothèses détaillant les avantages et inconvénients du diesel et du système hybride montrent clairement que la première solution induirait à terme une augmentation des émissions de CO2 et autres particules. Par conséquent, des véhicules roulant au diesel seraient en contradiction avec un des objectifs essentiels d’une offre de transport alternative : la baisse de la pollution atmosphérique.

Par ailleurs, il est de plus en plus évident que les autorités de notre pays ont sous-estimé l’impact du diesel sur la santé des individus.

Dans le même temps, les difficultés présumées du recours aux moteurs hybrides ne résistent pas à un examen rigoureux : le surcoût envisagé n’empêche pas d’autres communes d’y avoir recouru (Goteborg, Milan, Rome, Dijon…).

Par conséquent, il s’agit de savoir si la collectivité investit sur le long terme et pour le bien commun.

Ensuite, comment penser que des bus d’une telle dimension traverseront sans difficulté le centre historique de Melun? Il faudrait peut-être envisager une desserte de l’éco-quartier puis l’emprunt de la pénétrante vers la gare, tandis que des bus au gabarit adapté assureraient le relais pour la traversée de Melun, également en site propre.
De fait, nous devons nous interroger sur la pertinence du projet au regard des attentes réelles de la population. Ce projet part du principe, faux selon nous, qu’elle souhaiterait avant tout avoir un accès facilité à un temple de la consommation – Carré-Sénart. D’une part, nous sommes résolument opposés à un projet politique qui réduit les êtres humains à des consommateurs. D’autre part, nous voulons développer des projets qui, au contraire relocalisent l’activité économique et sociales. Cela signifie que notre priorité va à la revitalisation du centre ville de Melun, qui passe nécessairement mais pas exclusivement par le développement des commerces de proximité et le redéploiement dans la ville d’une offre intelligente de services. Qui passe aussi par un service de transport collectif de proximité efficace, fréquent et qui se déploie sur une amplitude horaire qui dépasse les heures de travail afin de diminuer réellement la part de la voiture individuelle. Ce projet tel qu’il est conçu aujourd’hui est un mauvais coup porté aux commerçantEs melunaisES et  par ricochet à toute la population de la ville qui verra son centre ville dépérir.
Nous n’oublions pas bien sûr la situation particulière des habitants des quartiers Nord de notre ville dont il convient d’améliorer considérablement les conditions d’accès à la gare et au centre ville. Il existe de nombreuses solutions tout aussi efficaces, moins onéreuses et moins polluantes : les trolley bus sur site propre (tout électrique ou mixte), le tram (encore mieux mais moins flexible et plus cher). Pas besoin des stations design du T-zen, pas besoins de bus de 18m (et qu’auraient-ils sur la tête?), il suffirait par exemple de rationaliser le plan de bus et de décider que cette ligne de trolley, axe névralgique, marche à haute fréquence jusqu’à tard dans la nuit et week-end.
Ce serait un transport en commun répondant aux attentes réelles, seul à même de répondre au bien commun.