D’aucuns considèrent que l’écologie et les écologistes sont des nostalgiques, qu’ils souhaitent revenir en arrière au temps de la bougie et des calèches à chevaux. Ces clichés ont la vie dure. Peut-être aussi parce qu’ils expriment en réalité une certaine nostalgie pour les veillées familiales et la chaleur de l’âtre, pour ces histoires qu’on échangeait, une vie plus simple loin du clinquant matérialiste, du bling-bling caractéristique de notre époque. Mais les écologistes ne sont pas nostalgiques et nous savons bien qu’aujourd’hui comme hier, les inégalités et les rapports d’exploitation économique rendent la vie de nombre de nos concitoyens difficile.
Le modèle de société que nous proposons est au contraire un modèle de société inscrit dans le futur, un modèle de société qui tourne le dos à la relation séculaire en Europe de prédation et de destruction de notre environnement physique et qui fasse du bien être des êtres humains un objectif primordial.
Le bien-être, le « mieux-vivre » (pour reprendre le titre de notre programme), le bien-vivre (ainsi que ce même concept est souvent désigné en Amérique du Sud sous l’influence des mouvements des peuples autochtones) sont l’horizon que nous nous sommes fixés.
Mon combat est celui de l’écologie politique, celui d’un humanisme réconcilié avec le monde et qui envisage les limites que la nature nous a imparties comme des occasions pour mieux faire, pour « mieux-vivre ». L’écologie politique m’enchante parce qu’elle offre à tous la perspective d’une société généreuse et sereine, d’une terre seine et féconde.
Notre modèle de développement capitaliste est à bout de souffle, il est fondé sur une croyance irrationnelle : qu’il est possible de soutenir une croissance économique infinie dans un monde fini. Ce modèle épuise nos ressources et il épuise les êtres humains, dont la grande majorité s’appauvrit matériellement et culturellement quand une petite, toute petite minorité s’enrichit d’une manière éhontée. Ce qui est vrai au niveau local l’est aussi à l’échelon international, et ce modèle repose sur le déséquilibre mondial, sur l’exploitation, voire le pillage des ressources des pays pauvres par de riches multinationales ou Etats, sur l’exploitation là-bas et de plus en plus ici d’une main d’oeuvre qu’on prive de ses droits les plus élémentaires.
Nous mesurons aujourd’hui les drames humains et environnementaux qu’un tel modèle suscite là-bas comme ici (pollution irrémédiable de zones géographiques, exile forcé des populations, disparition d’espèces animales, etc). Il est donc urgent de mettre en oeuvre des politiques alternatives qui replacent l’être humain au centre des préoccupations par des politiques sociales, économiques et environnementales équitables, justes et durables, par des échanges économiques entre pays basés sur la coopération et non plus sur la concurrence et la prédation. Il s’agit globalement de faire croître les échanges internationaux de connaissance, de savoir, d’art, de techniques, qui sont autant de richesses inépuisables et de re-localiser la production des biens nécessaires à nos vies quotidiennes. Des politiques qui posent et respectent le principe fondamental de l’égalité des êtres humains entre eux. Ce qui signifie que toutes les femmes, tous les hommes, tous les enfants sont également dignes et que l’Etat doit permettre à chacun de pouvoir vivre dignement.
L’éducation me tient particulièrement à coeur. Nous savons que l’école en France est en bien mauvais état, en témoigne le dernier classement de l’OCDE (février 2012) qui situe la France en avant dernière position pour les inégalités sociales dans l’échec scolaire. Ce qui signifie que les classes sociales les plus défavorisées sont aussi les plus touchées par l’échec scolaire. Ce qui, dit autrement, veut dire que l’école en France n’assure, pour ainsi dire, plus aucune mobilité sociale et que les enfants qui appartiennent aux catégories socio-professionnelles les plus basses restent cantonnés aux plus bas échelons de la hiérarchie du travail. Et, en Seine-et-Marne, l’école est encore moins bien lotie qu’ailleurs avec un taux d’encadrement parmi les plus bas en France. Notre nouveau ministre de l’Éducation Nationale semble avoir pris la mesure des dégâts et prévoit un plan d’urgence pour notre département qui devrait entrer en application dès la rentrée prochaine. Il faudra que l’appareil législatif soutienne et le cas échéant intensifie l’effort envisagé par le pouvoir exécutif. Il est primordial que l’école redevienne un lieu que les familles et les enfants investissent en étant convaincus qu’elle est la clé de leur intégration sociale et de leur réussite. L’école pour un bien trop grand nombre d’enfants est devenue un lieu de relégation et parfois d’humiliation, un lieu qui finalement les enferme dans une image dégradée d’eux-mêmes. Car l’échec scolaire est la plus grande des souffrances pour un enfant et sa famille. L’école doit au contraire être un lieu d’épanouissement, où chacun trouve le temps et le soutien nécessaire à son édification et cela demande d’encourager le décloisonnement des classes et des cycles, de repenser un système d’évaluation qui n’évalue pas l’enfant au terme du processus d’apprentissage mais qui l’oblige à soutenir un rythme standardisé, qui ignore les différences sociales et culturelles alors qu’on sait (et l’OCDE vient de le confirmer) qu’elles pénalisent les enfants des familles les plus modestes ou ceux qui, tout simplement, ont du mal à rentrer dans le moule.
Par conséquent, il faut à l’école les moyens humains et matériels nécessaires à l’accomplissement de sa mission. Les écologistes à l’Assemblée nationale se battront pour que l’école si durement touchée par les politiques d’austérité du gouvernement précédent retrouve des moyens conséquents : que les RASED par exemple, ces dispositifs d’accompagnement des enfants en difficulté, puissent à nouveau fonctionner correctement, que les effectifs dans les classes diminuent, que la place des adultes encadrants dans l’école soit revalorisée, que les enseignants soient soutenus dans leur travail et écoutés dans leurs revendications. La scolarisation des enfants de moins de trois ans qui a dramatiquement diminuée et encore plus en Seine-et-Marne où elle plafonne à 3% (au lieu de 9 % moyenne nationale contre 18 % en 1998) et dont on sait qu’elle est déterminante dans la lutte contre l’échec scolaire doit redevenir une priorité.
L’enseignement supérieur et la formation continue doivent également être réformés dans le sens d’une plus grande justice et d’une plus grande équité. Ce qui signifie qu’il faut abroger la loi sur l’autonomie des universités qui encourage la concurrence entre elles et les inégalités régionales, qu’il faut rééquilibrer les rapports entre Université et Grandes Écoles et inventer un véritable service public de la formation professionnelle.
Mais l’école n’est qu’une des pierres de l’édifice même si c’est une pierre fondamentale. Les difficultés des enfants dont je parlais tout à l’heure, des enfants des milieux les plus modestes, s’aggravent encore quand ils abordent le marché du travail : temps partiel, CDD, vacations, interim, les exposent à la plus grande précarité. Et ils ne sont pas les seuls, les jeunes d’une manière générale ont de grosses difficultés à trouver un emploi stable et il est exceptionnel aujourd’hui qu’un jeune à 20 ans puisse être autonome (ce qui aurait été inconcevable dans les années 1970). Les femmes comptent parmi les travailleurs les plus exposés sur le marché du travail, exposés au chômage, au temps partiel, à la stagnation professionnelle (ce fameux plafond de verre). Et, alors qu’on ne cesse d’allonger l’âge de départ à la retraite (et ce malgré l’annonce aujourd’hui de mesures qui vont dans le bon sens) les séniors, comme il est convenu de les appeler, se retrouvent trop souvent au chômage.
D’une manière générale la logique économique actuelle pousse les entreprises à produire toujours plus, en organisant l’obsolescence et à dégager des dividendes toujours plus grandes pour leurs actionnaires en diminuant le coût du travail. C’est-à-dire en délocalisant, d’une part, en remettant en cause les acquis des travailleurs, d’autre part. Le retour au principe de la liberté contractuelle, par exemple, que souhaite tant le MEDEF est à cet égard exemplaire de la stratégie libérale qui vise progressivement la remise en cause des droits des travailleurs dans notre pays.
Chacun devrait pouvoir trouver un emploi stable et suffisamment rémunérateur pour vivre et faire vivre sa famille correctement. Il est urgent de mettre en oeuvre une politique de sécurisation des parcours professionnels.
La France compte 8 millions de femmes et d’hommes qui vivent sous le seuil de pauvreté et beaucoup parmi eux travaillent. Les travailleurs pauvres sont en constante augmentation en France, et plus généralement dans les pays riches. Il y a entre 3 et 5 millions de chômeurs selon la catégorie qu’on considère sur un total d’à peu près 28 millions d’actifs. Depuis 5 ans, 1000 emplois sont détruits tous les jours. Notre pays s’est désindustrialisé et 62% des emplois agricoles ont disparus en trente ans. Les services sont certes de gros fournisseurs d’emplois mais la logique de concentration empêche une répartition égalitaire des emplois de service sur notre territoire et certaines zones rurales ou semi-rurales sont totalement délaissées au profit des grandes métropoles. Cette situation n’est pas admissible. Bien sûr et de manière urgente, il convient de mieux encadrer les chômeurs, de renforcer les droits des travailleurs, de corriger les inégalités sur le marché du travail entre les femmes et les hommes, bref de prendre les mesures d’urgence qui amélioreront immédiatement la vie des gens. Mais à plus long terme cette politique de sécurisation des parcours professionnels doit s’inscrire dans une réflexion plus globale sur la place du travail dans notre société. Nous devons repenser notre rapport au travail, mieux le partager. Nous savons que la quantité de main d’oeuvre nécessaire à la production des biens matériels indispensables à la vie humaine est limitée. Il faut donc encourager l’art et la recherche, par essence inépuisable, développer une économie de service qui s’inscrive dans une perspective de long terme et qui, encore fois, soit réellement au service des êtres humains (on pense aux enfants, bien sûr, mais aussi aux personnes âgées et aux personnes handicapées). Il faut aussi encourager les activités économiques qui sont pourvoyeuses de main d’oeuvre : l’agriculture biologique, par exemple. L’économie verte ainsi que certains l’appelle n’est pas la solution. C’est de la poudre (verte peut-être mais c’est de la poudre aux yeux). Car la lutte contre le chômage et pour une amélioration réelle des conditions de vie et de travail des femmes et des hommes dans notre société passera nécessairement par la remise en cause de notre modèle de développement économique. Il faut re-localiser l’activité économique dans nos territoires, développer les PME et l’économie sociale et solidaire. C’est-à-dire que nous devons construire un autre modèle économique. Nous devons produire local, proprement et réparer sur place pour consommer local, peu cher et de meilleur qualité. Sur ces solutions les écologistes ont une longueur d’avance parce que cela fait très longtemps qu’ils y réfléchissent et qu’ils font des propositions. Par exemple : soutenir avant tout les PME innovantes, leur permettre d’accéder à la commande publique (la mise en place de la Délégation de Service Public (DSP) pour la restauration scolaire à Melun est, à cet égard, un parfait exemple de ce qu’il ne faut surtout pas faire, en tout cas de ce dont nous ne voulons pas.), réformer la fiscalité des entreprises dans le sens d’une plus grande équité entre les grands groupes et les PME. Le gouvernement vient d’annoncer la création d’une banque publique d’investissement. C’est une bonne mesure mais il faudra veiller à ce que le financement des entreprises soit notamment orienté vers les TPE (Très Petites Entreprises), les PME et les acteurs de l’économie sociale et solidaire, dont nous pensons qu’elle doit représenter à côté du secteur public et du secteur privé, un troisième pilier de notre économie. Il faut cesser de financer des industries obsolètes ou en passe de le devenir au profit de secteurs d’activités socialement utiles, créateurs d’emplois et de mieux être comme par exemple l’économie du recyclage et de la réparation. Il faut encourager la recherche publique et privée si nous voulons des entreprises innovantes et pouvoir trouver, dans les années à venir, des solutions de remplacement pour des matières premières bientôt épuisées, si nous voulons progresser dans les énergies alternatives et ce qu’on appelle l’ingénierie écologique. Pour ce faire, l’Etat doit consacrer plus d’argent à la recherche publique et encourager les entreprises à faire de même sans pour autant inféoder la recherche aux intérêts économiques, c’est-à-dire en préservant sa liberté.
A côté des activités industrielles, il y l’agriculture. Un ami m’a dit, qui connaît mon intérêt pour les questions agricoles et celles de l’alimentation : « tu ne vas pas encore nous parler d’agriculture! » Et bien si justement. Parce que nous devons impérativement revoir la PAC et son cadre de subventions attribuées sur la surface exploitée et non sur la qualité des produits et non sur la quantité d’emplois créés ou maintenus. Notre agriculture intensive et chimique est un modèle mortifère. Non seulement elle a signifié une perte d’emplois considérable mais elle a contribué à la désertification et à l’appauvrissement des territoires ruraux. Pour une exploitation qui ferme ce sont 5 emplois directs ou indirects qui disparaissent. Les agriculteurs sont les premières victimes de ce modèle agricole non seulement parce que nombre d’entre eux ont perdu leur emploi mais aussi parce que certains ont été empoisonnés par les produits chimiques qu’ils utilisaient. Pour la première fois en France, Monsanto a été jugé responsable de la maladie d’un agriculteur. Nous devons revenir à une agriculture biologique, bonne pour la santé et bonne pour l’emploi.
Plus globalement re-localiser l’économie signifie aussi revivifier les campagnes et les centres des villes moyennes (nous sommes bien placés à Melun pour savoir ce que signifie une ville endormie). Re-localiser l’économie cela veut dire aussi redonner du temps aux femmes et aux hommes en âge de travailler qui n’auront plus à passer trois à quatre heures de leur journée dans les transports en commun, ce qui au bout d’une vie de travail peut vouloir dire avoir passé 3 à 5 ans de sa vie à se transporter de son domicile à son travail. 3 à 4 heures par jours de libérées pour d’autres activités, pour notre plaisir et pour reprendre un des slogans des manifestations de cet hiver « pour ne plus perdre notre vie à essayer de la gagner ».
Et puisque nous parlons de campagne, je voudrais m’arrêter un instant sur les inégalités territoriales dont j’ai dit précédemment un mot rapide. La Seine-et-Marne est ce qu’on appelle un territoire semi-rural. Certaines zones de notre département sont vidées de leurs habitants, d’autres se transforment en cités dortoirs. Les habitants des premières ajoutent à l’obligation de travailler loin et aux longs déplacements, des difficultés d’accès à l’école, à la médecine, à la poste, etc. C’est inadmissible. L’Etat devrait garantir une égalité d’accès aux services publics à tous ses citoyens. Or, dans certains villages aujourd’hui les femmes enceintes craignent d’avoir à accoucher en urgence parce que la maternité du coin a fermé. Dans certaines villes, comme à Melun, des femmes et des hommes s’interrogent sur la fermeture des urgences chirurgicales de nuit du seul hôpital public de la ville. Qu’adviendrait-il en cas d’urgence grave? Nous assistons à la privatisation progressive du système de santé. La part des remboursements de la sécurité sociale diminue (55% en moyenne) ouvrant ainsi le « marché de la santé » aux assurances privées et pénalisant les familles modestes ou moyennes. Selon cette même logique, les franchises et les dépassements d’honoraires augmentent. Formellement la loi Bachelot a supprimé le service public hospitalier et il n’y a plus que des établissements de santé concurrents. Nous vivons dans la première circonscription pratiquement ce que cela signifie : l’échec patent d’un partenariat public privé dont on nous promettait monts et merveilles et d’un hôpital qui, sans vouloir jouer les Cassandre, ne verra plus que probablement jamais le jour! Il faut remettre l’hôpital public au coeur du dispositif de santé, notre santé n’est pas à vendre, elle n’a pas à être privatisée. Nous savons très bien que la logique de rentabilité du secteur privé mènera à l’abandon de territoires et de domaines de la médecine qui ne sont pas rentables économiquement, nous savons très bien qu’avec l’augmentation des maladies de civilisation, en premier lieu les cancers, notre système de santé aura a faire face à des pathologies lourdes et longues toujours plus nombreuses et qu’un système de santé privatisé privera de soin de nombreux individus. Et nous devons remettre des médecins dans les territoires ruraux et favoriser l’accès pour tous aux soins en développant, par exemple, des maisons de santé de proximité.
Et puisque notre santé commence avec ce que nous mangeons, il est temps de parler d’alimentation. La nourriture industrielle a fait la preuve de sa nocivité, l’obésité, la maladie, les allergies sont autant de plaies dont l’augmentation constante ne laisse plus aucun doute. Et pourtant, nous nous entêtons pour preuve cette décision absurde de la mairie de Melun d’une Délégation de Service Public (DSP) pour la restauration scolaire dont le cahier des charges ne prend absolument pas en considération ces impératifs de santé publique. Toutes les cantines en France, si nous assumions nos responsabilités d’adultes face à nos enfants, devraient être bio. Ce qui permettrait en plus de développer une politique écologique autour de l’approvisionnement des cantines : contribuer à la re-localisation de l’économie grâce au développement de l’agriculture biologique et locale, ce qui permettrait également d’augmenter l’assiette fiscale des communes. Un levier parmi d’autres qu’il faudrait opposer aux difficultés financières des collectivités locales qui faute d’entreprises et d’impôts locaux consacrent une part considérable de leur budget aux aides sociales dont elles ont maintenant la charge, comme le RSA.
Bien sûr j’aurais dû vous parler de logement mais je n’ai plus le temps. C’est cependant une question essentielle. Tous les êtres humains doivent pouvoir s’abriter et mettre leur famille à l’abri. Là encore, il faut une politique volontariste. Gageons que notre nouvelle ministre du logement, encore première secrétaire pour quelques semaines du parti auquel j’appartiens, saura la mettre en oeuvre.
J’aurais pu vous parler d’immigration et d’ailleurs je l’ai fait dans mon introduction, de ces femmes et de ces hommes que la misère ou la violence poussent sur les routes de l’exile, dont beaucoup trop meurent en méditerranée ou dans les déserts du Moyen Orient ou d’Afrique du nord, de ces mafias qui prolifèrent sur la détresse humaine et de nos politiques d’immigration qui sont indignes de notre héritage humaniste. Nous devons donner un statut aux travailleurs mobiles ou migrants dont toutes les études économiques montrent qu’ils enrichissent notre société et aspirent la plupart du temps à rentrer chez eux si seulement ils pouvaient se déplacer librement.
J’aurais pu vous parler de la dette dont la charge représente 50 milliards par an pour la France et dont une part croissante est constituée par les intérêts que nous devons à des banques privées auxquelles nous empruntons faute de pouvoir emprunter directement à la banque centrale européenne. Magnifique tour de passe passe, les banques privées empruntent à la banque centrale européenne à 1% et prêtent aux Etats, aux ménages et aux entreprises à 4%. C’est ce que nous considérons, nous les écologistes, comme la part illégitime de nos dettes.
J’aurais pu vous parler de la transition énergétique et des scénarios de sortie du nucléaire, que nous appelons de nos voeux, qui en combinant économies d’énergie et développement des énergies alternatives et durables nous garantiraient de pouvoir continuer à vivre selon nos modes de vie actuels dans la sécurité et la pérennité. Le secteur des économies d’énergie comme celui des énergies renouvelables représentent de magnifiques leviers économiques, créateurs de dizaines de milliers d’emplois non dé-localisables et stimulateurs de la recherche.
J’aurais pu vous parler de l’Europe mais je ne l’ai pas fait et je ne le ferai pas même si je suis convaincue à l’instar de mon parti que l’Europe est une magnifique construction dès lors qu’elle est au service des peuples, de leur coopération, de leur enrichissement culturel et qu’elle garantit leur liberté de circulation.
Mais je vais conclure en vous disant qu’il faut des députés écologistes à l’Assemblée Nationale, qu’il faut un groupe écologiste à l’Assemblée Nationale pour pouvoir peser sur la politique gouvernementale et être une force de proposition et éventuellement une force critique qui compte. Et, bien sûr, il faut une majorité à gauche pour permettre au gouvernement de mener cette politique de justice sociale qu’il a promise. Alors, nous nous retrouverons dans la situation inédite depuis l’avènement de la 5ème République d’un parlement dont les deux chambres Sénat et Assemblée Nationale sont à gauche et d’un exécutif de gauche. La perspective d’un vrai changement en effet que nous nous emploierons à rendre plus écologique.
Bénédicte Monville-De Cecco