Réduire la transition écologique à une écotaxe n’est sûrement pas très ambitieux politiquement et d’un point de vue médiatique constitue assurément une erreur stratégique. Tout à coup ces mêmes médias qui fustigent le moindre chahut en banlieue, se découvrent une sympathie toute nouvelle pour la « révolte ». Mais gouverne-t-on pour les médias ou pour l’intérêt général ?
Nous vous invitons à lire l’article de Pascal Riché sur Rue89 qui non seulement affirme que l’écotaxe est un impôt intelligent mais nous rappelle les raisons qui rendent nécessaires de repenser les modes de circulation des marchandises : il en va de notre santé et de notre pays.
Sa conclusion : « La Bretagne connait actuellement une crise difficile, mais celle ci n’est pas liée à l’écotaxe. Elle est liée aux problèmes de Doux, de Tilly Sabco, de Gad, ou de PSA. Les syndicats agricoles locaux, FDSEA du Finistère en tête, profitent de la situation pour pousser encore plus loin leur approche productiviste et polluante de l’agriculture. Une approche qui manque depuis des années de clairvoyance.
Avec cinq fois plus de cochons que de Bretons, la région est bien avancée. Du porc bas de gamme, des poulets bas de gamme et des flots de lisier qui viennent polluer la nappe phréatique et bloquent le développement du tourisme : est-ce là le modèle de développement que désirent les Bretons ? »
http://www.rue89.com/2013/10/27/bretagne-pourquoi-hollande-doit-tenir-bon-lecotaxe-246971
Enfin contrairement à ce qu’on entend ici ou là :
– L’écotaxe poids-lourds représente un coût moyen de 0,13 € par kilomètre parcouru sur les routes taxées, contre 0,175 € en Allemagne, et 0,19 € pour les kilomètres parcourus sur les autoroutes françaises. Il faut toutefois signaler que seul 1 % du réseau routier français sera taxé et qu’en pratique le réseau routier local de proximité n’est pas taxé.
– Les véhicules agricoles ne sont pas concernés par l’écotaxe.
– Les entreprises de transport routier vont répercuter le coût de cette taxe sur la facture qu’ils adressent à leurs chargeurs, répercussion automatique et forfaitaire. En bout de course, c’est donc le distributeur qui sera concerné. Sachant que le coût du transport représente au maximum 10 % du prix des produits vendus aux consommateurs, la taxe poids lourds renchérira ce prix de 4 % environ soit un impact sur le prix final de la marchandise de 0,4 %. C’est équivalent voire inférieur à d’autres variations à la hausse ou à la baisse d’éléments de coût, comme le coût du travail, l’énergie, les matières premières. En pratique, pour certaines marchandises avec peu de transport et des circuits courts, l’impact sera limité à 0,1 %.
– Ce calcul moyen inclut le coût final du transport pour tous les produits, tous transports inclus. Il est donc inexact de dire que « pour certains produits, il faudra payer la taxe six fois ». Cela revient au même de faire 100 km en 10 fois ou en une seule fois.