L’Île de France doit accueillir les réfugié-e-s et se déclarer « Région-refuge »
Paris, le 09 septembre 2015,
L’Île de France est la première région économique française et parmi les six premières d’Europe. Nous avons les moyens d’accueillir une part importante du quota des réfugié-e-s à qui notre pays, la France, se doit d’offrir l’hospitalité.
Beaucoup de réfugié-e-s sont en situation de grande précarité dans notre pays parce que l’Etat refuse de leur accorder l’accueil et la protection qu’il s’est pourtant engagé à leur donner en signant la Convention de Genève en 1951. « Combien de drames aurions-nous pu éviter si des voies légales permettaient à ces femmes et à ces hommes de rejoindre l’Europe dans des conditions normales ? L’asile est un droit humain, inscrit dans les traités internationaux, il ne relève pas de la charité« , déclare Bénédicte Monville-De Cecco, porte-parole de la campagne régionale francilienne.
» En déniant à ces enfants, ces femmes et ces hommes de pouvoir s’installer dans des conditions décentes dans notre pays, en leur refusant l’aide et le soutien nécessaires, l’Etat porte atteinte à l’idée que nous nous faisons de la dignité humaine« , poursuit Pierre Serne, porte-parole de la campagne régionale francilienne.
Au delà de la diversité de leurs parcours, ces réfugié-e-s n’ont d’autre choix que de quitter leur pays et prennent un risque extraordinaire pour fuir la guerre, la terreur et les exactions. Que l’État français, riche et démocratique, refuse délibérément d’assumer leur prise en charge et alimente le mythe d’après lequel ces personnes menacées et démunies mettraient en danger notre prospérité économique est un scandale politique et un naufrage moral.
L’Europe n’est concernée que par 20% des migrations dans le monde et la France accueille moins de migrant-e-s et compte un nombre d’étranger-e-s dans sa population inférieur à la plupart des pays d’Europe.
En Europe, les collectivités locales ont le pouvoir de faire pression sur les gouvernements tout en cherchant à infléchir les opinions publiques. Se déclarer disponibles à accueillir les réfugié-e-s, c’est aussi rappeler où sont les responsabilités : le drame des réfugié-e-s et des migrant-e-s trouve son origine dans des politiques économiques, extractivistes et productivistes et de libre-échange, qui aboutissent à la spoliation des ressources et à la déstabilisation de nombreux pays en Afrique et au Moyen-Orient.
« N’oublions pas non plus que nombre de réfugiés fuient des guerres et des exactions dans lesquelles nos puissances occidentales, et la France pas la dernière, ont des responsabilités variées, ne serait-ce que par les ventes d’armes massives que nous réalisons dans ces régions« , ajoute Pierre Serne.
Nous refusons de nous accommoder au pire, de nous habituer à l’insupportable ou de fréquenter l’inadmissible ainsi que l’écrivaient en 2007 Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau dans leur Appel contre les murs. Nous devons répondre à cette crise humanitaire d’une ampleur inédite et accueillir dignement les réfugié-e-s.
À l’instar de ces villes espagnoles qui se constituent en réseau de « villes-refuges », l’Île de France doit s’engager résolument dans le soutien aux réfugié-e-s en se déclarant « région-refuge » et en incitant à la création d’un réseau d’accueil et de soutien aux réfugié-e-s. Nous demandons la création d’un registre de familles volontaires pour accueillir les réfugié-e-s et l’allocation d’une aide d’urgence pour les soutenir les premiers mois qui suivront leur installation.
« Le village de Riace dans la région de Calabre a repris vie grâce aux migrant-e-s que son maire avait accueillis confortant ainsi les conclusions de toutes les études du PNUD qui montrent que les immigré-e-s quand ils et elles sont accueilli-e-s décemment constituent un facteur de dynamisme économique et culturel pour la société d’accueil« , ajoute Bénédicte Monville-De Cecco.
Bénédicte Monville-De Cecco et Pierre Serne
Portes-paroles pour la campagne EELV en Île de France