Europe écologie-les Verts, représentée par ses têtes de liste régionale, Emmanuelle Cosse, et départementale, Bénédicte Monville-de Cecco, et accompagnée de Jane Buisson, présidente de Nature Environnement 77 et Isabelle Lévy, présidente du collectif anti-pétrole de schiste du Pays Fertois, se sont rendus sur le site d’exploitation pétrolière de Jouy-le-Châtel, qui vient d’obtenir de Ségolène Royal un nouveau permis d’exploration, en contradiction avec les engagements socialistes des Législatives et malgré les constats faits ailleurs (Etats-Unis, Canada, Pologne…) des dégâts causés sur l’environnement. L’occasion de rappeler que l’entêtement à recourir aux énergies fossiles est une absurdité qui s’inscrit dans l’idée que l’on puisse envisager une croissance infinie dans un monde fini, épuiser les unes après les autres les ressources en détruisant les équilibres écologiques, sans que cela ait de conséquence y compris sur l’humanité.
Bénédicte souhaite apporter ces précisions sur le cas des huiles de schiste :
Les pétroliers se partagent notre territoire avec le soutien du gouvernement et des ministres de l’écologie (sic!) et de l’économie qui continuent de leur accorder des permis d’exploration dont on sait très bien qu’ils se transformeront en permis d’exploitation étant donné les sommes très importantes investies par les concessionnaires. Ils prospectent en attendant tranquillement que la fracturation hydraulique soit autorisée par le prochain gouvernement (dont ils anticipent non sans raison qu’il sera encore plus à droite).
En attendant, ils multiplient les puits et on en arrive à une densité proche de 1 puits par km2 de concession, ce qui signale une exploitation non conventionnelle du pétrole, sans doute ce que les américains appellent le « Tight oil », un intermédiaire entre la nappe de pétrole et le pétrole de schiste qui nécessite pour être exploité de l’injection d’eau sans haute pression mélangée à de l’acide afin de dissoudre les roches qui retiennent le pétrole. Ce qui induira nécessairement les mêmes dégâts dans nos sous-sols, notamment pour les nappes phréatiques. La solution ne réside pas dans la recherche à tout va de sources pareillement limitées afin de conserver un modèle mortifère, mais dans le choix d’associer recherche de la sobriété et mise en oeuvre de la conversion énergétique vers l’ensemble des ressources renouvelables, notamment l’éolien et le solaire. Toutes les voies permettant aux collectivités locales de retrouver la maîtrise de ces ressources – notamment via les régies publiques – doivent également être envisagées, afin qu’un autre monde, dégagé des seuls appétits financiers capitalistes et réorienté vers l’intérêt commun et le bien public, puisse émerger.
La République de Seine-et-Marne, 19 octobre 2015 :
