Ce discours a été prononcé à l’occasion de la démission du maire de Melun M. Gérard Millet lors du conseil municipal du jeudi 7 avril.
Chers collègues, conseillères et conseillers municipaux.
J’ai l’honneur de me présenter devant vous à la candidature de maire de notre ville. Nous restons convaincus que le projet de la liste écologiste et citoyenne Bien Vivre A Melun que nous avons porté en 2014 est le seul capable de répondre aux nombreuses attentes de nos concitoyenNEs et aux enjeux que doit affronter notre ville.
Depuis plusieurs mois maintenant que notre conseil municipal siège et délibère sur les affaires de notre ville M Claude Bourquard et moi-même, souvent soutenus par l’ensemble de l’opposition, avons, avec un réel sens des responsabilités, présenté plusieurs voeux, défendus plusieurs amendements, portés d’innombrables arguments au débat pour essayer d’infléchir la politique dessinée par la majorité.
Malheureusement nous n’avons pas réussi à modifier l’orientation fondamentalement néolibérale et conservatrice de la politique menée. Cette politique idéologique est un échec et force est de constater que l’administration communale de droite depuis des dizaines d’années n’a pas réussi à préserver les citoyenNEs melunaisES des effets catastrophiques de la récession économique et des politiques de rigueur.
Et pourtant il est parfaitement possible de faire autrement et le projet que nous portons en constitue la preuve irréfutable.
Il est urgent de redonner du dynamisme économique à notre ville et dans une situation contrainte budgétairement cela ne peut passer que par l’inventivité et l’innovation. Nous développerons plusieurs projets qui en plus d’améliorer la qualité de vie des melunaises et des melunais augmenteront nos ressources et par voie de conséquence nos capacités d’investissement. Des choix qui, pour les grands projets structurants, nous amèneront à consulter les habitantEs de notre ville. Parce que nous croyons en l’intelligence collective et en la force d’une ville qui s’appuie sur une démocratie locale vivante. L’affectation de nos moyens financiers sera proportionnée à leur impact réel sur la qualité de vie des habitantEs.
Alors, plutôt que de vendre le moindre cm2 d’espace disponible dans notre ville à des promoteurs immobiliers afin de renflouer des caisses vidées par une gestion périlleuse dans une espèce de fuite en avant qui s’apparente à vouloir remplir le tonneau des danaïdes, nous développerons l’agriculture urbaine et de proximité. Nous encouragerons partout où c’est possible l’installation de jeunes agriculteurs et le développement d’AMAP. Nous leur garantirons des débouchés dans nos restaurants scolaires en reprenant leur gestion en régie publique. En contrepartie, ces activités nouvelles augmenteront l’assiette fiscale de notre ville, garantiront aux enfants de la ville une alimentation de qualité sans chimie et permettra à de nombreux melunaisES d’avoir accès à des fruits et des légumes biologiques à des prix raisonnables.
La ville que nous voulons est une ville innovante où les déchets seraient transformés en ressources à l’instar de ce qui se fait déjà dans plusieurs villes d’Europe et des Etats-Unis. Nous mettrons en place un plan zéro-déchets susceptible, si on en croit ce qui se passe ailleurs, de créer plusieurs dizaines d’emplois, des revenus nouveaux pour notre ville et nous favoriserons l’implantation d’entreprises innovantes comme la fabrication de bioplastique qui nécessite d’avoir accès à des biodéchets compostables.
Nous investirons dans la rénovation thermique du patrimoine immobilier de notre ville afin de créer des opportunités nouvelles pour les entrepreneurs du bâtiment tout en nous permettant à terme de dégager d’importantes économies de fonctionnement qui pourraient être réinvesties ailleurs.
Nous nous attaquerons au fléau que représente l’augmentation constante de la circulation automobile. Un fléau pour notre santé à touTEs et qui rend la ville dangereuse en particulier pour nos jeunes, nos personnes âgées et nos concitoyenNEs handicapéEs. Rien ne coûte moins cher à une ville que de développer un réseau cyclable et des espaces dédiés à la marche à pied qui changent du tout au tout son atmosphère. Aujourd’hui, dans de nombreuses villes d’Europe 30% des déplacements se font en vélo, l’encouragement à la marche et la construction de voies réservées pour les bus afin d’encourager les déplacements en transport en commun viendront compléter le dispositif. Tout le monde s’accorde à dire que non seulement nous vivons mieux dans des villes qui mettent en place une vraie politique favorable aux mobilités douces mais nous sommes en meilleure santé et les rapports sociaux sont vivifiés.
Le Melun que nous voulons ne bradera pas sa place Praslin à une multinationale vendeuse de places de parking ou à des promoteurs immobiliers. Au contraire nous en ferons un des centres névralgiques de la ville une belle place publique ouverte sur les bords de Seine, bordée de cafés, de commerces de proximité, une place accueillante pour les étudiantEs de l’université qui sont déjà là et celles et ceux que nous nous apprêtons à recevoir. Une place où les melunaisES pourraient flâner, se croiser, parler, les enfants jouer, bref une place où nous pourrions profiter de notre ville.
Nous construirons une véritable régie publique de l’eau. Il est inadmissible que nous permettions à une des plus grandes multinationales de l’eau dont les bénéfices ont bondi de 50% en 2014 passant à 151 millions d’euros, contre 100 millions d’euros sur la même période l’an dernier et qui verse à ses actionnaires des dividendes qui augmentent de 10% par an. L’eau est un bien commun, nous devons préserver cette ressource indispensable à nos vies et faire en sorte qu’elle soit accessible à touTEs.
Car la ville que nous voulons est une ville solidaire où le prix de l’ensemble des services municipaux sera calculé en fonction du quotient familiale de façon à permettre à touTEs les melunaisES d’avoir accès à tous les services.
L’éducation et la culture seront également des axes centraux de notre politique et en plus de permettre l’implantation sur notre ville d’une école innovante sur le plan pédagogique en partenariat avec l’éducation nationale, de soutenir avec opiniâtreté le travail de nos professeurEs des écoles et de nos directrices et directeurs d’école, nous impulserons un festival des arts de rue et confierons la gestion du cinéma de notre ville, aujourd’hui remunicipalisé, à une association à but non lucratif qui développera une politique ambitieuse d’accès et d’éducation au cinéma.
Bref, nous transformerons Melun en une ville, bien différente du Melun actuel, avant tout organisée pour favoriser la qualité de vie de touTEs ses habitantEs : un environnement sans pollutions, une alimentation saine, des transports fréquents et rapides, des espaces urbains à vivre, des services publics de qualité et accessibles à touTEs. Dès maintenant nous devons engager Melun dans la transition écologique et sociale, dans la réappropriation des biens communs par les citoyennes et les citoyens et la promotion d’une citoyenneté active de chacun quelles que soient ses origines et son statut.
Je vous remercie.